dimanche 10 mars 2013

Analyse de l’EURO 2000 avec le DIGITALSOCCER Adriano Bacconi, Aldo Dolcetti et Massino Ugolini

Analyse de l’EURO 2000 avec le DIGITALSOCCER Adriano Bacconi, Aldo Dolcetti et Massino Ugolini



Le système DIGITALSOCCER a minutieusement suivi l’EURO 2000. Pendant le déroulement de l’EURO, une équipe était sur la place pour analyser les matches en temps réel, avec des opérateurs spécialisés et le soutien d’outils informatiques proportionnés. (...) Les informations, transmis par Internet au siège de Brescia étaient importées dans une base de données pour le développement de l’information demandée par les médias. Dans le même temps, les futurs entraîneurs en stage à Coverciano, en groupes de travail, pour la première fois ont pu évaluer les matches avec le soutien d'une analyse irréfutable.

Aussi le récent EURO 2000 a souligné quelques tendances, déjà relevées par la comparaison des données statistiques des quatre dernières éditions et qui sont désormais une caractéristique du football actuel (tableaux 1 et 2).

Tableau 1



Tableau 2



* Le temps de possession balle de la part des équipes est sensiblement descendu et elles sont peu, maintenant, les formations qui tentent de construire le jeu en maintenant activement le ballon en zone de défense.
Les équipes préfèrent, en effet, verticaliser le jeu le plus tôt possible, en restant le moins possible à l'intérieur de sa propre moitié de terrain.
* la passe longue, plus ou moins préméditée, semble être devenu un fondement technique-tactique. Il apparaît finalement que ce sera en zone d'attaque que les équipes joueront leurs va tout à travers les qualités individuelles (...).
On peut déterminer trois typologies des attitudes technico-tactiques soulignées par les équipes au EURO 2000:

  • agressives hautes,
  • attentistes actives,
  • attentistes passives
Dans notre analyse, nous tâcherons de souligner les nuances caractéristiques de quelques formations même s’il n'est pas si simple, ni objectif, de cataloguer une équipe avec des étiquettes précises et nettes.

Les équipes « Agressives hautes »

Nous définissons ainsi les équipes qui tâchent d'appliquer un jeu offensif, ou qui tentent de rester dans la moitié de terrain adverse pour bloquer l'autre formation, en raccourcissant l’espace du bloc/équipe (pressing).
Ils ont au-delà de 30% des actions en attaque et un bas pourcentage d'actions à la ligne médiane, un barycentre haut (de 55m. aux presque 60m.) et ils pratiquent quasi systématiquement la tactique du hors-jeu. Ils mettent en évidence cependant une certaine pauvreté technique et, donc, peu de possibilités tactique. Ces équipes pratiquant en 4-4-2 (la Belgique, l'Angleterre, la Suède et le Danemark), sont sorties rapidement de la compétition et ont, de toute façon déçu les attentes.
La Slovénie peut aussi être considérée dans ce cadre mais, à voir la qualité modeste de ses joueurs et le rythme élevé de jeu pratiqué à l’ EURO 2000, ils ont dû fatalement rentrer dans leur coquille et subir la qualité technique supérieure de leurs adversaires.
L'unique équipe agressive qui ait obtenu de bons résultats a été l'Espagne (fig.1), d'une façon ou d'une autre disposée similairement à la Hollande. Le jeu passait le plus souvent par les milieux de terrain (Guardiola, en particulier, ou Valeron et Helguera), capables de créer une organisation de jeu qui impliquait aussi les défenseurs, surtout latéraux et, si nécessaire, Hierro en arrière central.


L’Espagne a aussi été poussée par les circonstance à cette agressivité: en ayant perdu le premier match contre la Norvège, il lui a fallu jouer à la mort les deux matches suivants et, elle s'est en outre retrouvée en désavantage au score aussi bien contre la Yougoslavie, que dans les quarts avec la France.

La Hollande, d’une certaine manière est une équipe agressive, mais nous préférons l'insérer dans la typologie qui suit.. La possession de la balle n'a pas résulté significativement d’une volonté d’une « haute agressivité » (sauf contre la Belgique) , qui plus est c’était une équipe jouant à la maison ,à la recherche de la qualification et insérée dans un groupe avec deux équipes "attentiste passives" et une formation modeste comme la Suède.

Les équipes « Attentistes actives »

Ces équipes sont définies comme ayant , plus ou moins, un bas barycentre (52 m. et 55 m.) mais comme les équipes touchant le plus grand nombre de ballons, afin de réaliser une possession de balle rationnelle soit dans la ligne de défense, soit dans sa ligne médiane, en exploitant toute la largeur du terrain (47 m., 49 m.) avec circulation de la balle rapide et changements de jeu. Ils impriment le rythme du jeu en gaspillant le moins d’énergie possible.

Parmi ces équipes nous énumérons: France, Portugal, la Roumanie, l'Allemagne et la Hollande.

Cette dernière a fait de la possession balle, du contrôle du jeu et du développement du jeu son credo, en jouant en phase offensive avec les deux défenseurs latéraux très haut et en cherchant beaucoup les duels un contre un avec ses milieux latéraux Zenden et Overmars (fig.2). Cela explique sa relative basse vitesse de jeu (14° avec 2", 73) et le faible pourcentage de passes décisives (11° avec 17%) sur balles jouées (ratio élevé, par contre, en valeur absolue) et le faible pourcentage relatif de balles jouées en attaque (cependant élevé en valeur absolue).



La France a été excellente en trouvant l'équilibre gagnant entre possession de balle (valeur haute, 3° absolu) et vitesse d'exécution des actions (haute, 3° avec 2", 54), le tout assaisonné par le meilleur pourcentage de passes utiles sur balles jouées (21,9%). Excellant dans les interprétations tactique individuelles de joueurs tel Zidane, capable de lire le jeu et de toujours pratiquer un jeu aussi varié qu'efficace (fig.3).



Le Portugal (fig.4), en renonçant à la construction du jeu de derrière avec ses défenseurs, a exploité ses hommes de qualité du milieu de terrain (5° avec le 46,2% de dribbles réussis) pour créer une supériorité numérique et jouez long (unique équipe à avoir réalisé plus de 10 passes consécutives avant de marquer).



Le Romanie a par contre construit le jeu de derrière, avec ses milieux de terrain centraux, qui venaient faire tourner latéralement la balle de façon à faire sortir les adversaires (bas pourcentage de passes utiles, seulement 16%), avec des mouvements intelligents de l’axe du milieu de terrain (Munteanu, Hagi et Galca) pour ensuite trouver les ouvertures profondes pour Chivu et Petrescu (fig.5).



L'Allemagne a mal appliqué cette tactique. Sa possession totale élevée de balle a été accompagnée d'une haute possession de balle par joueur, donc sa possession de balle n'a pas été finalisée par la recherche de ballons vers l’avant, avec une circulation de la balle lente et latérale de la part des défenseurs, sans mouvement en profondeur de la part des extérieurs et sans milieux de terrain à forte personnalité apte à prendre la balle pour créer.

Equipes Attentistes passives



Nous avons ainsi défini les équipes qui se retranchent dans leur propre moitié de terrain, en laissant l'initiative aux adversaires. Ils ne font pas de la possession de balle un fondement stratégique, ils préfèrent plutôt, ou sont contraintes, à attendre le moment opportun pour déclencher l'action gagnante en profondeur. Ils utilisent très peu les côtés, ils ne font pas échanges de jeu, ils préfèrent monter sur la base d’un jeu vertical reposant sur peu de joueurs ou en sautant leur ligne médiane et accompagner l’attaque en cas de résultat positif de la passe.
La phase offensive résulte de manière trop importants de l'état de forme des chacun pendant que, en phase défensive, il y a une sorte d'exaltation personnelle et collective. Ils attaquent, d'une façon générale, avec 3, maximums 4 hommes.

Parmi ces équipes on trouve Italie, Turquie, Norvège, République tchèque et Yougoslavie.

L'Italie et la Turquie ont joué de manière semblable, en soulignant cependant deux différences:
En défense les deux formations se sont exaltées en répliquant coup sur coup, mais l'Italie jouait avec 3 défenseurs disposés en zone, pendant que la Turquie avait 2 joueurs au marquage individuel (Fatih et Alpay) avec Ogun en libero classique (fig.6).



L'autre distinction concerne la qualité des joueurs (surtout d'attaque). L'Italie, en substance, sensiblement affaiblie a reposé sur la base Albertini et Fioré au début tournoi, sur l'explosion de Totti et sur le trio défensif infranchissable Toldo-Cannavaro-Nesta (fig.7).



La Norvège était bien disposée dans son propre terrain et recherchait la tête d'un de ses attaquants (surtout Flo et Iversen ou Carew) avec les infiltrations sporadiques de Bakke et quelque débordements des défenseurs latéraux pour les centres.

La République Tchèque n'a pas eu une haute possession de balle mais a montré des qualités de jeu et de vitesse en contre. Ils pouvaient, en outre, exploiter le mouvement et la qualité de ses milieux (Nedved, Rosicki et Poborski surtout), en alternant, quand ils étaient en difficulté avec la recherche du bélier (Koller) pour monter, conquérir la balle et exploiter les opportunités.

La Yougoslavie est par contre un cas à considérer à part, en ce qu'elle a manifesté une organisation détestable de jeu (aussi bien défensif qu’offensif) en confiant la capacité de créer le jeu à des joueurs excentrés (Drulovic et Stajkovic) et la détermination de Mijatovic à se jeter dans les espaces(...).


En général on peut remarquer que trois demi-finaliste sur quatre (la France, la Hollande et le Portugal) avaient une disposition de base semblable entre eux.

Une organisation avec 4 défenseurs en ligne, avec les deux extérieurs actifs participant à la phase offensive (sauf, peut-être, le Portugal quand Abel Xavier jouait sur la droite), deux milieux de terrain défensifs de bonne qualité, positionné devant la défense ,adroits dans la récupération, dans l'appui et dans la recherche du jeu direct, un attaquant de soutien, capable de naviguer sur le front de l’attaque et donner de la variété au jeu dans la zone d'attaque, un attaquant central, vrai point d’ancrage de l'équipe dans les moments de difficulté et à la conclusion du jeu et deux joueurs avec des caractéristiques variables sur les côtés (étant plus ou moins des milieux de terrain offensifs ou des attaquants de couverture), capables d'aider les équipes en phase défensive, en couvrant leurs côtés respectifs, adroits à aller plonger vers le centre soit pour libérer l’espace pour les montées des défenseurs latéraux, soit pour aller à la conclusion.

traduction effectuée par EDFoot

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